J’adore le mot grève. Pour sa sonorité. J’aime aussi que sa première définition soit « terrain uni et sablonneux le long de la mer ou d’une grande rivière » (Littré). Il y a une poésie de la grève, d’un calme mouvementé, qui n’a rien à voir avec l’image bruyante et stagnante qui bien souvent lui est attribuée. On se trompe lourdement sur la grève si on y voit un arrêt ; elle est plutôt une somnolence -même pas une pause-, elle est le geste même de mise en sommeil. Et dans le monde dans lequel on vit, endormi dans un flux d’activités fantômes, illusoires, il y a quelque chose de révolutionnaire dans l’action de la grève : dormir devient un acte qui à lui seul, dans sa concrétude d’acte (son actualité), repousse momentanément la charge oppressante des fantômes. Le gréviste prend la responsabilité de son propre sommeil. Alors l’État, cet affreux marchand de sable, est empêché dans le commerce indigne de son autorité.
mercredi 29 janvier 2020
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
« La chaleur des meules devint si forte qu’on ne pouvait plus s’en approcher. Sous les flammes dévorantes la paille se tordait avec des cré...
-
Vu sur un coup de tête Sue perdue dans Manhattan (Amos Kollek, 1998), dont je ne savais rien. Immédiatement embarqué par l’énergie du film...
-
Découvert un peu par hasard ce film-là dont je ne savais rien… L’histoire d’une fille qui, après s’être endormie dans le bus, se retrouve e...
-
Film sidérant, d’une violence inouïe. Premier plan du film : crevasse d’une montagne, un coup de feu retentit. Sécheresse et fulgurance. Ca...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire